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We are the fallen ones. — Daniel.

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Joah Eberhart
Joah Eberhart

❝ Crooked sun ❞



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Message Sujet: We are the fallen ones. — Daniel. We are the fallen ones. — Daniel.  Empty14/2/2019, 22:17

We are the fallen ones.And I know your down and out now but I need you to be brave
Hiding from the truth ain’t going to make this all okay
I feel your pain; if you don’t feel our grace then you’ve lost your way

And I will leave a light on
( Tom Walker → Leave a light on )
Tous les matins, à huit heures, je m’occupe des lilas que Théodore a planté pour moi dans le jardin.

(C’est un peu comme une punition.)



Un démon ne connait pas le sommeil ; pourtant tous les soirs je me glisse dans les draps du lit que nous partageons pour y fermer les yeux. Presque tous les soirs, Théodore vient me rejoindre, un peu plus tard, pour me prendre dans ses bras comme si nos trois ans de séparation n’étaient jamais advenus. Il m’a fallu du temps avant de me remettre de cette nuit de noces interminable, mais désormais je tremble un peu moins lorsqu’il se colle à moi.

Je quitte le marasme à cinq heures chaque matin. Ma routine est millimétrée et n’admet aucune altération. Souvent c’est Helge qui entre le premier dans la chambre où je suis seule à nouveau. Il fait couler le bain fumant dans lequel je me cache pendant une heure, et prépare mes affaires avant que je n’en sorte. C’est Théodore qui choisit mes robes, mais mon mari lace rarement mon corset, à moins que ce ne soit pour le défaire dans la foulée.


Aujourd’hui, la robe que notre vieux majordome a déposé sur le lit est de la couleur des lilas du jardin. Théo m’a embrassée avant de sortir, en me murmurant que je lui rappelais les deux deuils de mon existence, ainsi parée. J’ai essayé de me retenir de pleurer devant lui, mais il a finalement rallongé son départ et embrassé mes larmes. J’ai prié tout du long pour qu’Helge ne pousse pas la porte du bureau.

(J’avais le sang glacé.)



J’observe par la fenêtre, encore assise sur sa table. Le portail de fer forgé s’ouvre devant mon époux, et ce dernier sort dans la rue sans un regard vers la maison. Il monte dans la voiture apprêtée pour lui, et bientôt cette dernière s’éloigne dans un bruit de claquement sur les pavés.

Je rebaisse les yeux sur ma robe, ma cuisse où la trace de ses ongles a fait perler le sang. Mes larmes piquent cette blessure superficielle, trempant ma peau et le tissu délicat et froissé de mon habit. Lentement, je pose pied à terre, rabaissant la jupe plissée sur mes jambes qui tremblent, et je grimace en sentant mon dos me lancer, encore. J’ai les os fragiles après ce qui est arrivé, mais parfois je pense que Théodore l’oublie et ne s’en soucie plus.


Je rase les murs du couloir en claudiquant, m’appuyant sur certains meubles plus par peur de chanceler que par réelle nécessité. Par bonheur, Helge doit être occupé ailleurs car je ne croise personne jusqu’à la porte qui mène au jardin. J’ignore la tasse un peu froide désormais restée sur le buffet de la salle de réception, et je m’engage à travers les arbustes et les arbres sophistiqués pour rejoindre le banc.

Ce jardin n’est pas aussi grand que celui de Munich ; là-bas, la propriété de Théodore est plus large que le quartier dans lequel j’ai passé mon enfance. A Londres, dans le centre, les manoirs sont rares et les jardins cloisonnés. Le nôtre est entouré de murs de pierres, mais l’un de ses versants donne tout de même sur le portail que mon mari emprunte chaque jour. On peut en apercevoir une partie, et un bout de l’allée, depuis le banc lové au creux des lilas. C’est ici que je me suis assise pour reprendre et mon calme et mon souffle.


L’air est encore frais dehors ; il frappe ma gorge nue et la marque dorée sur ma poitrine, rendue visible par cette robe aujourd’hui. Je crois que j’y ai passé une main sans m’en rendre compte, pensivement, avant d’être sortie de ma rêverie par le miaulement aigüe d’un félin.

Je lève la tête pour apercevoir une masse minuscule sur le muret du jardin. Un chat noir qui me fait dos, craintif apparemment. Je me redresse pour m’en approcher, le suivant lorsque l’animal s’approche du portail. Il miaule toujours. Je tends les bras vers lui, mais il m’ignore en fixant toujours l’autre versant du muret. Il ne veut pas rentrer dans la propriété, c’est vrai que moi non plus je n’ai pas tellement envie qu’un animal ne s’installe dans le jardin. Je ne sais pas ce qui pourrait lui arriver, mais en dehors de ses molosses, je n’ai jamais vu Théodore manifester beaucoup d’affection envers un animal.

Finalement je pousse le portail pour m’engager dans la rue, après m’être assurée qu’Helge ne soit pas à l’une des fenêtres. Je ne compte pas m’enfuir, seulement aider le matou à rejoindre le bitume. Une fois dans la rue, j’ignore les regards des quelques passants qui m’observent avec curiosité, tendant mes bras vers l’animal et l’appelant à mi-voix. Ce n’est pas tant pour être discrète, mais j’ai tant hurlé ces derniers jours que cette dernière est totalement cassée.


Aller, viens…


Je souris lorsque je sens son poids me percuter sans prévenir, dans un miaulement sourd qui s’accompagne rapidement d’une douleur vive. Le chat saute de mes bras pour s’enfuir loin dans la rue, et je porte une main à ma joue qui saigne en l’observant sans dire mot.

Je crois que je souris. Au moins, il est libre maintenant.


Je me détourne de l’animal, frottant un peu le sang doré avant que quelqu’un ne s’en interroge, et repose une main sur le portail. J’allais le pousser pour retourner dans l’enceinte du jardin, si je n’avais pas vu ta silhouette s’approcher avant. Je crois que je suis en train d’écarquiller les yeux en te fixant, et cherchant dans les traits de ton visage un autre homme que je n’ai jamais revu. Tu lui ressembles tellement.


Daniel…


Je ne sais pas comment j’en suis arrivée là, à fixer ton regard sans pouvoir m’en détacher. Je crois que ma main est retombée le long de mon corps, et que le sang teinte légèrement le creux de mon menton désormais.

Pourtant je n’arrive pas à bouger.

Tu lui ressembles tellement.
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Daniel
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❝ The Fall is coming ❞



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Message Sujet: Re: We are the fallen ones. — Daniel. We are the fallen ones. — Daniel.  Empty24/11/2019, 16:35


We are the Fallen OnesJoah x Daniel
Il aurait largement eu le temps d'esquiver le coup qu'on lui porta ce matin là. Il connaissait encore assez bien les lois de la physique, la vitesse de ses mouvements; et pourtant il n'agit pas. Quand à déterminer pourquoi il ne fit rien contre ce poing s'abattant contre sa mâchoire, les raisons étaient sans doute bien plus complexes que cette situation ne le laisser penser. Après tout, comme les motifs de sa chute inéluctable vers les bassesses humaines. Chacun étant libre ceci dit d'étudier la moralité d'un être n'ayant plus que pour seul but de survivre dans un environnement particulièrement hostile pour lui. As-t-on pourtant le devoir de juger un vol à l'arraché pour une bouchée de pain lorsque le coupable ne s'estime déjà plus lui même ?

Battu jusqu'au sang pour son premier crime sur terre, son corps ne lui permit de prendre la fuite qu'à partir d'un mot prononcé;

Va au diable!, n'est qu'une simple expression employée par les mortels, et qui a vu son sens premier s'égrainer au fil des époques. Et pourtant. Elle fut lourde de conséquence dans l'esprit du déchu.

Daniel n'attendit pas qu'on appelle la police. Il n'éprouvait pas une culpabilité aussi haute pour ainsi se laisser enfermer. Ou pire. Il savait le sort réservés au voleur : la pendaison n'était pas une solution en soit. Pas encore...

Après avoir pris la fuite dans une direction totalement hasardeuse, il se rendit compte qu'il s'était égaré dans des quartiers bien trop huppé pour lui : sa mine faisait peur à voir, criblé de coup, du sang coulant de sa lèvre fendue, ses vêtements sales et abîmés n'étaient guère là pour l'aider. Il était ordinaire qu'un agent de la sûreté se balade dans ce genre de quartier, et s'il croisait ce dernier, il serait tôt ou tard reconduit à la sortie. Ou dans la cellule pour vagabondage. Ce monde était empli d'inégalités. Et il ne pouvait rien faire pour lutter contre cela.

Ses pieds nus cherchant à se hâter, il observa les alentours en quête d'un recoin plus à l'abri, ou un raccourci pouvant lui permettre de s'éloigner. Mais les habitations somptueuses se succédaient les unes aux autres. Tout comme un labyrinthe sans fin. Chaque seconde défilante était une seconde de perdue, depuis qu'il avait pris l'horrible conscience du temps.

Et peut-être qu'il n'en aurait pas perdu autant. Peut-être que les choses se seraient déroulés autrement, s'il ne s'était pas arrêté après avoir entendu ce prénom prononcé.

Ses pas ralentirent à l'instant même où il croisa son regard. Son expression se pétrifia alors qu'il se stoppa quelques mètres devant elle.

Jamais il n'aurait cru un jour la revoir. Lui reparler.

Joah.
© YOU_COMPLETE_MESS
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Joah Eberhart
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Message Sujet: Re: We are the fallen ones. — Daniel. We are the fallen ones. — Daniel.  Empty26/11/2019, 13:20

We are the fallen ones.And I know your down and out now but I need you to be brave
Hiding from the truth ain’t going to make this all okay
I feel your pain; if you don’t feel our grace then you’ve lost your way

And I will leave a light on
( Tom Walker → Leave a light on )
Si je t’avais écouté, Daniel, est-ce que tout aurait été différent ?

Me serais-je perdue ainsi si ton amour du Seigneur m’avait transcendée ?
Comme j’étais naïve alors, à ignorer ces cicatrices bibliques et pourtant si évidentes…


Tu t’es figé à ce mot. Ce nom que j’ai prononcé d’une voix rauque et fatiguée ; est-ce vraiment toi ? Encore un cauchemar ? Je peine tant à faire la différence désormais ; la réalité me fait l’effet d’un mirage intangible que je m’épuise à poursuivre, et qui se dérobe avec le reste de la raison qui m’habite.

Est-ce que c’est toi, Daniel ?
Est-ce la tienne, cette carcasse pétrifiée ?


Ma main est retombée le long de mon flanc. J’ai le goût de la cendre sur les lèvres.
Mon esprit titube et peine à penser comme un anthropomorphe.


Et puis


Daniel.


Ma voix.
Ma voix ravagée qui répète et tourne comme un disque usé.


C’est toi ?


Me reconnais-tu seulement ? M’as-tu oubliée ? Le temps est passé depuis notre première rencontre. Londres a bien changé, depuis cet éclat de colère dans les rues vides. La cendre s’est déposée sur les toits. Des gens sont morts. La police erre comme un limier perdu, et moi, je suis morte pour un fantasme.

Je te revois encore dans l’appartement aux murs humides.
Ton sang tâchant les planches gelées, tes plaintes, et puis cette bienveillance illuminée…


Si elle m’avait touchée, ta bienveillance, que serions-nous devenus ?
Peut-être que je ne serais pas morte pour Théodore. Peut-être que l’on ne m’aurait pas arraché une partie de moi ; peut-être que j’aurais pu être heureuse, ou du moins essayer, trouver le Seigneur ou au moins un sens à ce nihilisme qui m’étouffait. Peut-être que tu serais resté avec moi. Ou peut-être que tu serais parti quand même, et que seul mon destin aurait changé.

J’aurais tant aimé que ta foi soit plus forte que mon amour du carnage.
J’aurais tant aimé que Dieu me transcende comme il l’avait fait pour toi ;
qu'il transcende mes flammes et me redonne la Vie…


… Mais ce monde, Daniel, ce monde ne donne pas de seconde chance.
Il nous voit naître et nous débattre dans la Misère. Puis, à notre mort, un autre damné prend notre place.

Ce Monde n’en a rien à foutre de tout ça.

Et toi
toi
tu as l’air de l’avoir appris.


Ton visage ; ton visage porte la couleur des lilas de Théodore. La couleur de la robe que je porte aujourd’hui, ou celle de mon propre corps avant que mon mari n’en dissimule les aspérités. Ta lèvre fendue, ton sang ; rouge.
Et ton corps qui titube.
Comme si on t’avait battu toi aussi.


Je m’approche.
Je tremble un peu, il est vrai. Mon propre corps est encore faible et fatigué ;
Battu, lui aussi. Même si rien n’en laisse paraître. On m’a déchirée en deux.

Seul le croissant de soleil aux allures de cicatrice dorée sur ma poitrine peut laisser penser qu’une chose est arrivée ; ou peut-être était-il là depuis le départ. Une étrange tâche de naissance, ou une fantaisie singulière.

Moi aussi j’ai changé. Je ressemble à ces aristocrates qui regardent le monde se tordre dans la famine depuis leurs boudoirs dorés. Je n’ai plus rien de la Joah qui gueule et s’indigne, la Joah pleine de colère que tu as un jour connu.


… tu te souviens de moi ?


Une larme coule le long de ma joue.
Mon visage ravagé tente un sourire abattu.
Délicatement, mes doigts qui semblent ne jamais avoir connu le travail s’élèvent dans ta direction. Comme si, à cette distance, je caressais l’espoir de t’effleurer.

Effleurer ton visage qui souffre, ce corps que l’on a battu, tes cheveux en bataille.
Effleurer tes blessures et les atténuer comme avant.
Effleurer ce mirage d’une vie qui n’est plus.

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