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How to save a life | ft. Damon

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Éphialtès
Éphialtès

❝ Boogeyman ❞



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How to save a life  |  ft. Damon Vide
Message Sujet: How to save a life | ft. Damon How to save a life  |  ft. Damon Empty16/2/2019, 13:51

How to save a lifeEt, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant : Sauvez-vous de cette génération perverse.

Actes 2 : 40
-   Rend moi mon enfant…

-  Je ne peux pas faire ça, mon amour.


Silence dans la pièce plongée dans la pénombre. La fenêtre ouverte laisse passer l’air froid d’Angleterre, faisant onduler le tissu des rideaux et frissonner la peau de la mourante échouée dans le lit immense. Son regard bleu, rendu exorbité et scintillant par la maladie, reste fixé sur l’ombre qui s’avance depuis cette ouverture criminelle, cet homme au sourire tendre vêtu d’un costume épousant les angles de son corps maigre. Il tient une rose rouge entre ses doigts, une rose qu’il embrasse du bout de ses lèvres délicates avant de s’approcher d’elle. Et la déposer sur son côté du lit.

La femme tremble ; ses longs cheveux d’un or fané ont été ternis par l’âge. Elle n’a pas encore cinquante ans, mais ses joues sont déjà creusées et la lueur dans son regard infiniment terne et triste. Ses mains aux doigts maigres et déformés par l’approche de la mort tendent vers le cauchemar disparu depuis si longtemps, avec un désespoir vidé de toute force.


-   Rend le moi…


Le démon s’avance encore. A ces supplications, le noble n’apporte qu’un sourire doux, tirant tranquillement l’un des fauteuils de velours plus près du lit et s’y installant. Doucement, il croise ses mains sur ses genoux, et le regard de la malheureuse tombe sur cette alliance nouvelle à son doigt. Sa poitrine tremble, elle respire avec peine ce parfum de lilas qui n’est plus familier. Et puis une larme s’échappe de la clepsydre pour rouler sur sa joue mourante, alors que sa voix, si douce et mélodieuse autrefois, s’échappe dans un sifflement rauque.


-   Pauvre femme…


Il n’apporte qu’un sourire à ce murmure. Ses doigts bagués glissant doucement sur le tissu froissé des draps, jusqu’aux mains de la femme qu’ils viennent prendre avec une tendresse immonde. La mourante tressaille. Ses larmes redoublent.


-   A elle aussi, tu vas tout lui enlever ?

- Si tu savais comme elle m’aime…

-   Ce n’est pas de l’amour, Théodore…

- Elle est morte pour moi.


Un sanglot déchire la gorge de l’éplorée, alors que sa carotide se contracte sous une toux ensanglantée qui souille bientôt son menton livide. Les larmes ne cessent plus de couler sur les joues creusées par l’absence, alors que le regard de la femme reste sur le père homicide de son enfant trop vite arraché. Cet homme avec qui on lui promettait une vie de bonheur et qui l’a trainée dans l’opprobre avant même leur union.

Cet homme qui avait provoqué sa perte en allant jusqu’à refuser de la tuer, une fois sa fiancée brisée et prête à s’endormir dans la pierre.


-  Elle a les yeux de la couleur de la cendre et des cheveux comme le feu. Lorsque je l’entaille, c’est comme si l’or des mines s’écoulait sur nos draps…

-  Pauvre femme…

-  …Elle est constellée d’étoiles. Même dans sa déchéance, le halo des saints ne l’a pas quittée. Si tu la voyais quand elle pleure…

-   Pauvre enfant…

- Si tu savais comme je l’aime.

-   Je remercie Dieu que tu ne m’ait jamais donné cet amour là…


Elle suffoque dans ces paroles, son âme perdue s’approchant inexorablement des rivages de la mort. Le démon peut le sentir, resserrant légèrement sa prise sur ces mains qui faiblissent, toujours paré de son sourire ignoblement tendre. Lentement, l’homme se penche sur elle. Elle tousse et tremble, fiévreuse et gelée.


-   Est-ce que tu vas m’emporter ?...

-  Non. Je vais t’offrir à la mort.


Son sourire s’élargit. Lentement, le cauchemar se penche sur la femme, embrassant délicatement son front brûlant, et caressant sa mâchoire du bout de ses mains froides. Sa voix suave est un murmure lorsqu’il souffle à son oreille.


-  En remerciement pour ce que tu m’as offert.

-  Mon enfant… qu’est-ce que tu lui as fait….


Le démon ne répond pas. Il observe par la fenêtre ouverte, sentant l’aura évidente de la mort qui s’approche. Il ne fuira pas face au dieu de la mort, fidèle à sa promesse. Le cauchemar ne craint pas l’être qui va arriver. Peut-être est-il déjà aux portes de la fenêtre, encore baigné dans la nuit. Cela n’a aucune importance.


-  Adieu, Catherine.


La femme ouvre les lèvres pour répondre, supplier, pourtant la maladie encombre son œsophage et la fait suffoquer. Ses mains se contractent, elle tousse, puis le sang s’écoule de ses lèvres pour tremper les draps. Son corps tremble et se relâche peu à peu, alors que l’infortunée s’enlise doucement dans la mort.

A ses côtés, le démon reste penché sur elle, une main sur les siennes, et un air d’une douceur bienveillante, pareil à un ange noir veillant sur ces derniers instants avant le néant.
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Damon Griffin
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Message Sujet: Re: How to save a life | ft. Damon How to save a life  |  ft. Damon Empty24/11/2019, 13:33



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How To Save A Life

J’en ai plus rien à foutre. Vous savez quoi. Je m’en bats les couilles de vos conneries. Je vous jure, là j’en suis à un point ou je crois que mon cerveau a décidé de se mettre en mode auto. Plus rien ne m’importe. J’ai plus envie. Vous pouvez très bien essayer de me parler. Ou m’ignorer. Faites ce que vous voulez. J’en ai plus rien à foutre.

Tout ce qui m’importe (et encore je vous dit ça je ne suis même pas sûr) c’est de faire mon taf. Y en a beaucoup qui me dirait que c’était bien. À la dispatch de toute façon, c’est ce qu’on attend de vous. Rien d’autre. Nous sommes des robots. Des faucheurs sans autre but que de récolter encore et encore dans la mort. Voir toutes ces vies en bout de course et y mettre un terme. Personne, non aucun, ne nous demande jamais si cela nous convient. Si nous ne sommes pas las de toute cette mort omniprésente. Et la paperasse. Non. Et si vous commencez à demander un psy, croyez-moi qu’on vous regardera de travers.

Comme cette fois où je suis rentrée à la dispatch bourré d’hématomes et sans mes lunettes. Autant que cette fois-là, j’ai bien cru qu’on allait me mettre au placard ( et Dieu sait que je l’aurais voulu cette fois ci). Spears était vert de rage (sans compter qu’il savait que je m’étais fait détrousser par des humains après une belle gueule de bois). Mais à ma grande surprise, il ne se passa rien. Rien de plus que des heures supp. Bien sûr.

J’ai sûrement enchaîné trois fois plus de boulot en trois semaines que durant toute mes années de labeur. Si bien que j’ai dû vite faire une croix sur mes activités d’en-dehors, sur cette Terre qui m’avait de toute manière apporté que du malheur. On vous le dira jamais assez : la vie, c’est de la merde. Mais je crois bien que cette fois, j'espérais que ce serait différent.

Et j’ai merdé. J’ai tellement merdé... et même en ayant merdé j’ai espéré.

Après tout, un suicide ce n’est jamais la fin.

Mais le début de la grosse merde.

Je pourrais sans doute passer à autre chose si cette saloperie ne faisait pas écho à d'autres moments douloureux de mon passé. Ouais c'est dur d'oublier, et surtout se pardonner.

Le fait étant que étant un putain de connard fini, c'était plus ou moins écrit qu'une telle chose puisse m'arriver une deuxième fois. Tiens d'ailleurs, maintenant que j'y pense, ça ne sera sûrement pas la dernière.

Autant vous dire que je compte bien honorer toutes ces heures taffées en plus juste pour oublier à quel point c'est la merde dans ma tête. Pourtant on peut pas dire que travailler sans cesse avec la mort est un bon remède en soit.

Et on peut dire aussi que je ne me sens pas très motivé à botter des culs ce soir. C'est con pour moi, je le sais bien. Enfin, non je ne le sais pas encore. Autant dire que quand je vis un démon au côté d'une mourante, je ne me suis pas étonné plus que ça de la chose. Après tout, c'est chose courante de nos jours. M'enfin, peut être moins pour ce qui est de les voir faire un bisous sur une humaine mourante. M'enfin, chacun ses goûts...

N'en faut pas longtemps avant qu'elle claque enfin. Même si parfois je trouve ça vraiment bien trop long pour moi.

Dadidadou — C'est bon, t'as fini ce que t'avais à faire avec elle ou tu vas me gâcher mon travail ?


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Message Sujet: Re: How to save a life | ft. Damon How to save a life  |  ft. Damon Empty26/11/2019, 14:59

How to save a lifeEt, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant : Sauvez-vous de cette génération perverse.

Actes 2 : 40
La femme s’éteint, et avec elle, les dernières réminiscences de l’aristocrate aux yeux rouges ; derniers souvenirs de l’opprobre d’un passé inconnu et oublié.

L’aura de la mort se révèle aussitôt ce dernier soupir.


Le démon reste un instant immobile, l’écoutant calmement en conservant son sourire. Il ne le voit pas encore, pourtant la voix est familière. Concordant aux souvenirs volés de l’actuelle figure aimée. Cet accent, ce vocabulaire. Le Cauchemar n’oublie jamais un dialecte.


C'est bon, t'as fini ce que t'avais à faire avec elle ou tu vas me gâcher mon travail ?


Silence.
Puis un rire noble et paisible résonne dans l’espace.

L’élégant reste assis, observant avec une tendresse morbide le cadavre.
Son regard serein se déporte peu à peu sur le fonctionnaire de la mort.

Il lui sourit.


Au final, mourir n’est pas si désolant…


L’incube joue paisiblement avec l’alliance ornant son annuaire, son rictus s’étendant légèrement. La voix laissant deviner une forme d’amusement.


Peut-être est-ce vivre, la tragédie véritable.


Ces mots sont similaires à ceux prononcés par le shinigami, il y a quelques temps. Les dernières paroles adressées à la déchue qu’il avait épousée.
Ces mêmes paroles qui l’avaient confortée dans son fantasme de mort.

Doucement, les doigts de l’intrus se rapprochent des fleurs ornant l’un des vases, se saisissant délicatement d’une rose poudrée aux reflets rougeâtres, tenant la tige entre le pouce et l’index. Humant brièvement son parfum, le luxurian semble se perdre dans une réflexion pensive, tapotant paisiblement le bord du fauteuil de la pointe de ses ongles.


Quoique… certaines formes de mort ne semblent au final amener qu’à une plus grande misère. Conseillerez-vous votre échappatoire à quiconque ?


Le sourire amical s’élargit légèrement.
D’un geste, l’homme désigne le fauteuil lui faisant face.


Je vous en prie Damon ; asseyez-vous. Cette morte-là n’ira nulle part.


Ce disant, les iris couleur de lilas du démon se reposent sur le shinigami. L’observant avec une bienveillance feinte, cette patience tranquille que l’on confondrait volontiers avec de la sympathie. Si ce n’était le corps baigné de larmes gisant à ses côtés, ni cette aura infernale s’étendant dans la pièce, il serait tentant de ne prendre cet original-là que pour un simple gentleman ; parfait aristocrate calibré.

Un parfum subtil imprègne peu à peu les lieux.
Il s’agit de l’odeur fleurie des lilas qui s’épandent ;
L’âcre de la térébenthine et du café ;
L’odeur des livres et du froid.
Celle de la peinture ;
Du brûlé.
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