Joah Eberhart
❝ Crooked sun ❞
Messages : 189 Date d'inscription : 15/06/2016 Age : 24
| Sujet: The point of no return. 16/8/2017, 16:45 |
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Bon ! Je me lance ~
Parfois, il m'arrive d'écrire -si, si, je vous jure, alors je vous propose ici un aperçu de ce que je fais hors-rp. Au cas où vous vous ennuyez, que vous n'ayez rien à faire ou procrastiniez juste... bref.
Je disais donc. J'écris beaucoup hors-rp. En vérité, beaucoup de mes personnages de rps sont les protagonistes d'un projet qui n'a rien à voir, que ce soit en terme d'univers ou d'époque. Seul la personne reste inchangée ; et cet exercice permet de m'entrainer à les écrire, et au final mieux les comprendre.
Celui-ci concerne Joah.
Si j'ai pas mal l'habitude de rire de sa "pyromanie" sur cb, j'aime lui faire prendre une autre ampleur lorsque je l'écris. Ici, l'époque reste la même. Cependant, pas de démons, pas de shinigamis et encore moins d'anges. L'univers n'est pas celui de Black Butler, c'est un 19e siècle plus réaliste bien que je me permette quelques libertés. Mais bon ; ce serait horriblement agaçant, sinon.
Cependant, pas besoin non plus de prendre cela au sérieux. J'expérimente. Ici, en l'occurrence, un esthétisme certainement déviant en tout point, qui mène... eh bien, de toute façon je vous spoile tout dans ce Chapitre 0. Le principe n'est pas d'instaurer le suspens ; mais pour moi de rechercher le cheminement qui mène à la Fin.
J'ai plusieurs futurs possibles pour Joah. Ceci est l'un d'eux.
[J'éditerai ce message au fil des nouveaux chapitres. Alors, si vous souhaitez laisser un commentaire (ce qui est toujours fortement apprécié, je dois dire ♥), n'hésitez pas à simplement poster à la suite. Avoir un avis extérieur et une critique constructive est toujours très enrichissant, et je ne demande que ça ~]
- Chapitre 0:
The point of no return
Devant ses yeux, le London Bridge était dévoré par les flammes. Les arabesques écarlates enlaçaient presque amoureusement les pierres centenaires du pont, alors que le métal grinçait, se disloquait dans un vacarme de fin du monde. La pierre résistait tant bien que mal aux assauts du feu ravageur, mais très vite, la structure fière vacilla, alors que la seconde explosion se faisait entendre.
La danse chaotique souillait le ciel d’hiver de ses cendres, qui volaient comme un millier de plumes ardentes avant de venir disparaitre au fond des eaux de la Tamise, ou sur les vitres des habitations que l’on fuyait en trombe. Une anarchie étrange s’emparait des rues de Londres, alors qu’un regard fasciné, couleur de ces cendres qui épaississaient la brume, se plongeait avec une passion ardente au cœur du brasier. La chaleur sur son visage, ce vent chargé de fumée qui fouettait ses cheveux clairs, c’en était fascinant. Jamais la sensation n’avait-elle été si réaliste, si puissante. Il lui semblait que son cœur battait au rythme des explosions successives, au rythme de ce bois qui se consumait et tombait dans les eaux troubles, comme pour abréger son agonie. Jamais les cris d’horreurs n’avaient-ils parus si vivants, pleins d’une terreur qui la prenait à la gorge et emplissait son ventre d’une excitation presque enfantine. Jamais la fumée n’avait-elle semblée si épaisse, la faisant suffoquer à chaque bouffée d’air. Tout cela, elle n’avait maintes fois imaginé, mais sans se douter que ce cortège infernal puisse atteindre un tel paroxysme. Figée telle une virtuose devant la mélodie d’un Stradivarius, elle avait légèrement relevé le menton pour mieux exposer aux flammes son visage pâle et son sourire immense.
Un long éclat de rire la secoua, alors qu’elle rougissait, sans aucun doute à cause de l’atmosphère lourde, mais aussi d’un bonheur incompréhensible. La destruction engendrée par ce feu salvateur faisait briller son regard gris, ajoutant aux orbes pâles une lueur infernale, sinon démente. Un instant, elle tourna sur elle-même, étendant ses bras, comme pour s’offrir à l’Enfer. Les cendres se posaient sur son visage, la constellation funeste venant maculer ses joues. Un second rire éclata, l’exclamation coupée par une violente quinte de toux qui la fit se plier en deux, vacillant. Elle riait et toussait à s’en arracher la gorge, alors que son regard se posait une fois encore au centre des flammes ; celles-ci aspirant toute pensée, toute idée rationnelle et n’y laissant que l’étrange euphorie engendrée par l’annihilation. Un autre coup secoua la structure. Ses épaules tressaillirent au même moment, de concert avec l’explosif ravageur.
Le London Bridge était en train de sombrer dans les eaux obscures du fleuve et son hilarité redoublait, alors que la douleur de ses poumons asphyxiés lui semblait comme étrangère. C’était un spectacle trop beau pour qu’une telle chose puisse le lui gâcher ; ce Pandémonium, c’était le résultat d’un fantasme entretenu sur de longues années, c’était l’apogée de son idéal, le paroxysme de tous ses fantasmes. Jamais n’avait-elle imaginé que cela puisse être si enivrant, si violent, si destructeur. Que son cœur puisse battre de concert avec le mouvement de ces flammes. Le feu l’hypnotisait, son pouvoir de séduction était absolu sur son esprit exalté. Il lui semblait que les flammes avaient sur elle l’effet d’une drogue ; un tranquillisant qui, reléguant au fond de son esprit tout souvenir et émotion, ne laissait dans ses pensées qu’une étrange allégresse.
La toux déchira sa voix une fois de plus. Son corps vacillant tomba à terre, alors qu’elle s’appuyait d’une main pour se redresser, levant ses yeux vers ce feu et cette fumée qui la consumaient. Une autre colonne s’effondra, dans un hurlement destructeur. Le souffle saccadé, la jeune femme fixa un instant ses mains, après une énième, violente quinte de toux qu’engendrait la fumée. Le sang maculait ses doigts striés de brûlures pâles. Cette constatation faite, un cri lointain s’ajouta au vacarme. Elle suffoquait.
C’était là ; le point de non-retour.
Les flammes et les cendres redoublaient au fil des secondes, l’incendie qui ravageait le pont s’étendant sur les quais. Les colonnes rougeoyantes gagnaient du terrain, de minute en minute. Joah ne pouvait plus détacher un seul instant son regard de cet entremêlement infernal, désormais. La chaleur sur ses joues grisées était de plus en plus violente. Le feu se rapprochait et emplissait l’entièreté de son champ de vision. Bientôt, elle aussi serait dévorée par les flammes.
Et alors que son rire fou s’étranglait de plus belle et qu’elle sentait la vie quitter son corps, les pensées de la jeune femme retournaient peu à peu vers le passé ; cherchant l’origine de cet éclat qui avait tout déclenché ; le foyer de sa déchéance.
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Rock Rider
❝ The Trickster ❞
Messages : 909 Date d'inscription : 28/06/2012
| Sujet: Re: The point of no return. 27/11/2017, 23:50 |
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| Hello~♪ Je viens faire mon petit pavé de review 'w'/
Alors wow ! Déjà l'écriture est très soigné et fluide, mais ce qui m'a le plus marqué ce sont les descriptions. Les descriptions de l'incendie de la ville et les sensations voir l'euphorie de Joah sont très bien retranscrites. Comme si on y était. En plus de cela tu lui donnes comme une touche artistique, donnant un côté poétique à ce chaos et à la folie de Andersen, grâce aux champs lexical. C'est à la fois beau et déconcertant. Quand je me dis que c'est comme ça que va finir Jojo dans le fo', Londres n'a qu'à bien se tenir °^° (Shinigamis, on va avoir pas mal d'heure supplémentaire ! D: ) La fin semble mener à un flash back, qui expliquerait comment la jeune fille en est arrivé là.
Ce prologue est vraiment prometteur ! Tu as déjà fais d'autres chapitres ? oo
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